LE SAUT 

La fête est une variété de la catastrophe : une surabondance de forces. Je ne la dissocie pas de la parade,et plus précisément de la parade de mise en garde, cette effervescence qu’on appelle le branle- bas de combat. J’ai toujours conservé un faible pour les armées « mexicaines », cortège hétéroclite, enthousiaste, bigarré, où le revolver, la houe et l’arme blanche se rencontrent dans une bravade déraisonnable, tambour battant

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Les fêtes revêtent pour moi ce caractère insurrectionnel, j’entends par là la force plastique de l’insurrection ; elles marquent une rupture, un passage à la ligne et conservent, si fraîches soient-elles, les vertus du chambardement.

Les fêtes superficielles sont des révolutions de calendrier mais la fête d’entre les fêtes, la fête étrange, est épiphanie. Elle incurve le cours d’une destinée  ; elle se fait  creuset du possible et délie, dans l’artifice, les cœurs sanglés aux patentes de la réalité.

La Fête véritable peut être un cas de la délivrance, la rupture d’entre les ruptures, la trame d ‘un événement.

Frantz Mynard

 

Fantasia