Massacre à la tronçonneuse...

Il paraît qu'un vaurien (au sens étymologique du terme)
s'est permis de mettre fin à la vie d'un être vivant de près de 600 ans,
(un chêne en l'occurence)
parce que celui-ci empiétait sur sa «  propriété »

Ce voyou pourrait peut-être se demander si, par hasard,
ce ne serait pas lui, petit bonhomme même pas centenaire,
qui a empiété sur le territoire de ce vénérable chêne installé à cet endroit
depuis l'époque de Léonard de Vinci.
(Lequel est peut-être venu méditer à son ombre, sait-on jamais :-).

Cette mentalité à la mode de nos jours
qui consiste à croire qu'on a le droit de coloniser tout lieu
et d'y imposer ses propres visions des choses sans tenir compte du passé
ni des autres êtres qui nous entourent (humains, animaux ou plantes)
m'apparait d'autant plus odieuse qu'elle est gratuite.

Sauf erreur, il ne s'agissait pas pour notre tronçonneur de quelque chose de vital,
d'essentiel à sa survie, mais juste d'un petit caprice de nantis.

 

Coté condamnation, je trouve que nos juges manquent d'imagination.

On reste toujours dans le domaine financier qui n'a peut-être pas grand impact.
Qu'est-ce que 100 000 euros ? Pas grand chose pour un riche...

C'est à peine le prix d'une de ces millions de petites maisons construites en 6 mois,
ce qui paraît ridicule face au « prix » d'un chêne de 600 ans 
dont il ne doit pas y avoir beaucoup d'exemplaires en France.

Quant à la prison, seul condamnation « égalitaire »
(en partant du principe qu'on vit tous à peu près le même temps),
les voyous en col blanc y échappent en général,
mais surtout, elle ne répare pas le préjudice ni n'amende de coupable.

Il faudrait trouver des condamnations qui aient du sens et qui soient liées au style de forfaiture.

Pour ma part, j'ai quelques propositions que voici :

- Sachant que le prévenu a détruit l'harmonie du monde en nous privant d'un être multiséculaire,
gage d'une compréhension du monde sur le long terme,
nous aurions pu le condamner à réparer le préjudice.

Il pourrait par exemple devoir replanter un gland,
et devoir rester là à le regarder pousser jusqu'à ce que l'harmonie du monde soit rétablie.
600 ans plus tard, nous autoriserions le bonhomme à reprendre le cours de sa vie,
en espérant que ces quelques siècles de méditations lui aient permis de s'ouvrir au monde.
(mais c'est pas gagné)

- Nous pourrions aussi le condamner à raser sa maison à la pioche
et y planter à la place des arbres dont la bonne santé serait la garantie de sa propre survie
histoire de le motiver à bien faire le boulot.

- Autre possibilité, vu que cet affreux à l'air de croire que le droit de propriété donne tous les droits,
nous pourrions rétablir l'esclavage juste pour lui,
et le vendre à je ne sais quel exploiteur sans vergogne qui pullule dans le Cac 40.

Cela l'aiderait peut-être à comprendre
que ce n'est pas parce qu'on a été « acheté » que l'on a aucun droit.
(une condamnation qui serait bien utile à tous ceux qui maltraitent les animaux)

- Nous pourrions aussi nous inspirer de certaines religions,
mais c'est plus trash...

- Il y a le classique « œil pour œil, dent pour dent ».
Sachant que notre bandit à coupé l'arbre entre ses organes de collecte de ressources (les racines)
et ceux de création d'énergie (les feuilles),
nous pourrions le condamner à être découpé entre la bouche et les intestins.
(à la tronçonneuse bien sûr :-)

- Un autre grand classique consiste à lui couper les mains s'il a manié la tronçonneuse,
ou la langue s'il a donné un ordre oral.

Bref, ce ne sont pas les possibilités qui manque, faut juste creuser le sujet pour s'approcher d'une Justice
(avec un J majuscule) vraiment éthique.

Sud Ouest

 

Décembre 2018
 
écologie