L'autre jour, fâché par ce que je considère être une injustice, j'ai fait une manif.
Au bout d'une heure trente, ayant fait ma part de boulot citoyen, je me dis que je m'en vais.
Mais quand j'ai voulu partir, voilà t'y pas qu'un mur de CRS robocops me bloque le passage.
Et les citoyens autour de moi, plutôt éparpillés (car en queue de cortège), à visages découverts et sans rien de menaçant, nous nous sommes vus refuser le passage.
(cela malgré un lacrymo venu de l'avant du cortège qui nous titillait les narines)
Pire, le mur a avancé, nous obligeant à suivre la manif qui repartait en avant.
Sans possibilité de négocier aucune.
(certes, le crs n'est pas là pour négocier, ce sont les politiques qui décident et ce sont donc eux les responsables de ce bazar)
Bref, j'ai fait comme en Corée du Nord, 15 minutes de manif obligatoire.
Heureusement, j'ai réussi à sortir un peu plus loin dans une rue de coté,
retrouvant une certaine sérénité en même temps que ma liberté de circuler.
La manif suivante (cette histoire m'a fâché alors j'ai fait une deuxième manif :-)
je suis parti au premier boum de lacrymo.
Et j'ai réussi à partir sans trop de soucis malgré quelques barrages.
Le copain qui est resté s'est fait enfermer et gazer sans trop de préavis si j'ai bien compris....
* * *
En discutant quelques jours après avec des professionnels de la manif,
j'ai compris que lorsqu'on est pris entre les pros de la casse et des politiques pas très respectueux des citoyens,
il fallait être sacrément équipé !
Étrange vision de la démocratie...
* * *
Pour comprendre un peu mieux ce phénomène, voilà une vidéo bien instructive sur la violence ou non lors des manifs.
Dommage que le son soit si mauvais, on entend à peine la personne sous le discours des gens hors champs.
Si je résume, les cheminots, groupe organisé et puissant s’il en est, se sont imposés face aux professionnels de la contestation tout azimut et ont pris la tête de cortège.
Cela n’a pas été sans difficultés mais au final, une manif normale, sans provocs, ni gaz lacrymo.
Comme quoi, pour ne pas se faire récupérer par des provocateurs et des casseurs,
il faut être très organisé et pouvoir s’imposer ce qui n'est malheureusement pas toujours possible.
Avril 2018
Quand je vois le déferlement de puissance mis dans la ZAD
de Notre Dame des Landes ça me laisse perplexe.
(2500 gendarmes pour chasser quelques dizaines d'illégaux
et détruire leurs cabanes en bois...)
Certes, ces gens étaient ou sont pour certains toujours illégaux,
certes, il y a sans aucun doute quelques personnes pénibles,
mais tout cela est vrai dans tellement de lieux.
Pendant ce temps là
on abandonne les citoyens des banlieues aux maffias locales,
des multinationales et des banques ravagent notre environnement et notre santé
en échappant à l'impôt
et d'anciens ministres corrompus courent toujours...
Cette opération ressemble à un vulgaire coup politicien
et paraît un très mauvais usage des forces de la République
sensées être au service des citoyens les plus vulnérables.
Je suis persuadé que si on avait laissé du temps au temps,
tout cela se serait arrangé en un ou deux ans,
ce qui n'est pas énorme après un conflit vieux de 50 ans...
Si les sommes conséquentes allouées à la destruction et à l'esprit de vengeance
étaient utilisées dans un but humaniste et de progrès,
nous pourrions poser les premières pierres d'un avenir meilleur
dont la Zad serait le symbole.
En attendant, c'est un vrai gâchis humain avec ses 400 blessés
(gendarmes et zadistes).
Il faut relire Les animaux malades de la Peste du sieur Lafontaine...
Les animaux malades de la peste
Un peu de lecture si le sujet vous inspire :
Les Zad et leurs mondes
Mai 2018
La Politique (avec un grand P) est une noble activité au service de la communauté humaine.
Malheureusement souvent squattée par de tristes politiciens de bas étages.
Le politicien se reconnaît à
ses paradoxes.
Il est parfois très ferme quand il s'agit d'exiger le respect de certaines lois
et d'autres fois d'un laxisme déroutant.
Pourquoi une telle différence de traitement ?
Quel est le lien entre ces choix politiciens et le rapport des forces en présence ?
Après réflexion, il semble n'y avoir qu'une seule constante déterminant le choix politicien :
la puissance financière.
Qu'elle soit du coté des maffias avec ses dealers, ou des multinationales et des banques,
c'est de ce coté que se mettra le politicien
et non auprès des citoyens lambdas...
De là à dire qu'on est en ploutocratie...
Mars 2017
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