De l'art ou du béton ?

La première fois que j'ai vu la magnifique perspective vers le château du Tertre
défigurée par ces blocs de béton,
j'ai tout de suite pensé à un bombardement.

Comme si un B52 avait largué ces blocs au jugé dans la plaine.

Puis ensuite m'est venue la question de la pollution et du gaspillage.

Il faut savoir que le béton est constitué essentiellement de sable.
Or le sable est la 3ème ressource la plus utilisée par l'humanité après l'air et l'eau.
Ceci avant le charbon et le pétrole ! ! !
(Avec la surexploitations des sables et la montée des eaux,
Wiki nous prédit la disparition de 75 à 95 % des plages d'ici la fin du siècle,
foncez-y, ça va pas durer.)

Du coup, je me suis demandé si c'était une satire
de ce qu'on appelle communément les Grands Travaux Inutiles
(qui ont pour fonction principale d'enrichir les actionnaires
et cadres de multinationales aux frais des contribuables.)

Dans notre coin, le GTI à la mode,
c'est construire un aéroport à Notre Dame des Landes
avec son bétonnage de zones naturelles et
son gaspillage d'espaces agricoles.

Mais non,
c'est, dixit la pancarte, une « œuvre à vivre ».

Faudra qu'on m'explique en quoi cet art est à vivre.

Si on veut s'y installer,
non seulement ça nous casse le dos avec ces blocs tous de biais,
mais en plus, ça bouche la vue !

Question art à vivre, la pelouse d'avant était plus verte, plus écolo,
bref, plus vivante.
(mais un peu moins « art contemporain », il faut l'avouer)

Voilà donc un petit manifestant silencieux,
qui questionne sans s'imposer,
et qui disparaitra bien avant ces fichus blocs de béton !






Plus loin, notre manifestant se fait plus revendicatif,
il affirme maintenant une certaine opposition à la chose.
(Il doit trouver que ça commence à bien faire.)

C'est qu'il y a tellement d'endroits moches
où il serait nécessaire d'intervenir d'un point de vue artistique
que c'est désolant de voir tout ce béton
et d'imaginer le coût d'une telle installation.



En fait, j'ai tout faux,
c'est effectivement une œuvre à vivre mais
dans le sens d'un mur de libre expression démocratique.

Il suffit pour s'en convaincre de voir que les tagueurs peuvent s'y exprimer
d'une façon nettement plus poétique et artistique que mes petits manifestants.

Tout cela améliore bien l'esthétique de ce coin
qui était si banalement plein d'herbe auparavant...
(Il est vrai qu'on ne peut que difficilement taguer l'herbe.)

Au gré des jours et des nettoyages, les slogans changent, le béton reste.
Un aperçu de début 2018




Cette même artiste a crée un jeu de miroirs
tout en délicatesse avec ses branches tressées et ses jeux de lumières.

Mais ce travail qui me plaisait beaucoup a disparu.

Comme partout, en art, il y a des réussites et des ratés,
ici, on nous pérennise ce que je trouve un ratage et on jette une réussite.

Il est encore temps d'inverser les choses !

 

  Janvier 2018



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