Le local à vélos, l'arlésienne du cycliste !

S'il y a de nombreuses politiques pro-vélo :
prêts, vélos en libre service, aides à l'achat, etc.,
elles sont souvent discutables quant à leur efficacité car elles ne visent qu'une partie du public.

Il me semble qu'il n'y a que deux éléments majeurs qui favorisent vraiment une pratique massive au quotidien
pour TOUS les cyclistes :

1 - Des pistes cyclables agréables et sécurisées sur la totalité du trajet.
( Sans coupure comme des périphériques infranchissables ou des ronds points dangereux.)
2 - Des possibilités de garer son vélo en sécurité, au départ et à l'arrivée.

Garer son vélo chez soi, voilà bien un soucis essentiel très peu pris en compte par les politiques cyclables.

Sachant que les sociétés immobilières façonnent la ville pour les 50 ans à venir,
il faut se pencher sur ce qui est construit en bâtiments collectifs et tenter d'améliorer l'avenir dès à présent.

Où range-t-on son vélo quand on habite en appartement ?

Dans le couloir de l'entrée, sur le balcon, pire, dans la pièce principale du studio même si le vélo est trempé et sale.
Pour les chanceux, il reste le garage qui sert à cette occasion d'entrepôt
(avec la voiture dehors car elle risque moins que le vélo).

Plus compliqué encore, où ranger une petite remorque
pour transporter des enfants ou des objets encombrants si l'on n'a pas de voiture ?

Bref, il faut agir et changer cela !


Il faut dès à présent prévoir les locaux à vélos adaptés dans toutes les nouvelles constructions collectives.

Tout d'abord, songeons à bannir les locaux collectifs.

Les vélos y sont entassés, sans garantie d'avoir une place de libre, vite abîmés, facilement volés.
Des épaves les encombrent sans que personne n'en connaisse un éventuel propriétaire
qui a peut être déménagé depuis 10 ans...

Quelles sont les caractéristiques du box idéal ?

- Au rez-de-chaussée.
Car le vélo n'aime pas les montées et descentes par les escaliers ou ascenseurs.
Outre l'inconfort pour le cycliste, ce sont des sources de saleté et de dégradations dans les parties communes.

- Un box individuel pour chaque appartement, fermé à clef où l'on ne voie pas ce qu'il y a à l'intérieur.
(Pour dissuader ainsi des curieux malintentionnés.)

- Une surface au sol conséquente pour y placer son vélo confortablement
ainsi que les vélos supplémentaires nécessaires.

Sur ce dernier point, il faut voir large.
Compter au minimum la place de deux vélos pour un studio
plus un vélo par pièce supplémentaire dans l'appartement.

Prévoir un vélo par personne est un minimum.
Beaucoup ont un vélo principal de transport et un vélo sportif (vtt ou course)
ou un vieux vélo pour les jours où l'on doit se garer dans un lieu mal sécurisé.

Et surtout ne pas oublier les invités ! ! !
Combien de fois je n'ai pas pu aller voir des gens car les locaux à vélos étaient archi-complets !

- Pour finir, il y a quelques options :
Faut-il songer à une prise électrique pour les batteries ?
Prévoir un point d'attache au mur pour une meilleure protection ?

Voici donc les éléments clefs qui doivent être rendus obligatoires dans tous les bâtiments collectifs
si l'on veut promouvoir pour de bon le vélo.

C'est un travail au long court, qui se développe sur 20 ou 40 ans au fil des nouvelles constructions,
mais c'est bien là l'essence du Politique.

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Certains dirons qu'un tel box coûte cher.

Mais c'est ne voir que le coût du box sans les économies que le vélo procure à la collectivité.
(meilleure santé physique de ses pratiquants, moins de polluants dans la ville, moins de bruit, moins de coût énergétique, etc.)
Et ces box peuvent servir à tous, même ceux qui ne font pas de vélo,
on pourrait y mettre poussettes, scooter, etc.
À chacun de voir selon ses besoins.

Un box à vélo étant plus petit qu'une place de parking voiture, il coûte de fait moins cher à construire.
(Je pense qu'on peut raisonnablement imaginer qu'un box vélo coûte deux à trois fois moins cher qu'un garage fermé)
Alors si on trouve les fonds pour faire des parkings,
il n'y a pas de raison qu'on ne les trouvent pas pour faire des box à vélos.
À l'extrême, on peut même dire qu'il est possible d'inverser le paradigme,
ne pas faire de garage voiture mais seulement des box à vélos si vraiment on manque de place.

 

Le vélo, c'est un monde de silence qui laisse les oiseaux chanter... et ça, ça vaut bien un petit box !

 

Novembre 2016
 
Vélo