Jean-Paul était de ces êtres étranges que l'on n'oublie pas.

Invité chez lui à voir un film sur grand écran, je m'étais juré de ne jamais y revenir...
Chaleur insoutenable, fumée de cigarette, film sombre et malsain,
personnage hors des codes habituels,
bizarre autant que peu communicatif,

j'étais parti soulagé, rêvant d'un cinéma plus festif...

Mais la vie nous fait parfois de ces facéties qui font que l'on change d'avis,
l'été passant la chaleur s'en alla, la cigarette fut bannie,
les films moins sombres et le personnage plus dissert,
c'est que, perdu dans les noirceurs de son âme torturée, il fallait l'apprivoiser...

Et au final, quatre ans après, l'infini regret de l'avoir connu trop tard.
De n'avoir pu profiter autant que souhaité
de ses conversations d'après films de cinéphile averti.

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Fasciné par son incroyable salle-musée dédiée au cinéma,
je lui avais demandé l'autorisation de photographier
ce que je considère être une grande oeuvre artistique,
et il m'avait tout éclairé pour l'occasion.
Ce fut une belle après-midi de prises de vues.

Après son décès, j'ai voulu refaire quelques photos et compléter mon inventaire à la Prévert,
hélas, personne ne su comment fonctionnait ce monstre technologique.
Impossible de s'y retrouver dans tous ces fils, interrupteurs et télécommandes.

La machine à rêves était morte avec lui !


Cette merveille cinéphile, temple sacré du cinéma
véritable oeuvre artistique en soi
fut démontée et dispersée dans les limbes.

 

Heureusement, j'en avais sauvé quelques images-souvenirs.

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Ce jour là, c'était encore ouvert,
une chance pour visiter






Entrez dans ce temple cinéphile...





Où l'on aperçoit une partie de la vidéothèque






Le centre de commande
d'où partent toutes les ondes









Et l'envers du décors,
inextricable entrelacement de fils
dont seul le maître des lieux connaissait les secrets.




La machine à rêves
était avant tout
une machine !



Avec tous ses appareils
aussi divers que mystérieux








Mais toujours connectés







Où passent les ondes mystérieuses
des lumières cinématographiques






L'invisible projecteur
objet caché au spectateur
et pourtant source de la féérie des images





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Rideau rouge et sunlight pour un film.







Avec une Vidéothèque à l'ambiance futuriste







Un véritable musée du cinéma
entre art, histoire et technologie

















Partout, des photos de films célèbres
invitation au voyage cinéphile






Collectionnite et accumulation
sont de règle ici








Avec des clins d'oeil discrets
comme celui de Félix le chat
ou ce Woody Allen caché derrière un P comme Parapluie






Attention !
Dans un sombre recoin
le psychopathe rôde...



Ailleurs,
c'est le rêve Hollywoodien qui éblouit






Et pour les spectateurs,
troi
s sièges à abattant
comme dans les vrais cinémas







Dans ce lieu où chaque centimètre du mur
est dédié à un objet ou un souvenir








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Portrait
en pieds et en velour
du maître des lieux





L'homme s'en est allé
une nuit de novembre 2011,

ce temple à disparu,
éparpillé aux quatre vents
du temps qui passe,

c'était ma Dernière Séance.


Rideau !





photographies